Il y a, dans nos vies d'amateurs et d'amatrices de jeux vidéo, c'est jeux qu'on ne peut pas qualifier de "moyens", mais qui ne sont pas "grandioses". Ce sont des jeux qui ont eu droit à un budget décent, qui offrent des systèmes vidéoludiques solides, on peut deviner la vision d'ensemble du résultat final... Mais on n'oserait pas élever cette création au niveau "d'oeuvre artistique" ou encore d'"expérience". Pourtant, rien ne clochait avec ce jeu ; doit-on alors le voir comme étant moyen ou bon ?
Ma proposition : quand un tel jeu arrive dans notre vie et qu'on le passe au complet sans trop de frictions, on peut le voir comme étant un très bon jeu. C'est le cas, du moins pour moi, de la version originale de Captain Toad: Treasure Tracker, pour la délaissée Wii U.

Ce jeu est-il complexe ? Non... mais il est dense.
Ce jeu est-il long ? Non... mais aucune minute n'est perdue - bon, outre le fait que cette version n'a PAS d'option "Réessayer" dans le menu des niveaux, pardon ??
Ce jeu est-il difficile ? Non... mais la difficulté grimpe encore et toujours, respectueusement. C'est un jeu classé E pour tous après tout!
En analysant les niveaux, on remarque le même problème de continuité qu'on pouvait retrouver d'abord dans Super Mario Galaxy 2, Super Mario 3D Land et Super Mario 3D World, ce dernier ayant d'ailleurs les "brouillons" de cette Chasse aux trésors : les niveaux ne se ressemblent que très rarement, on décèle différentes mentalités, mais aucune progression environnementale ni scénaristique n'existe. Ceci n'est pas un jeu d'aventure : c'en est un qui va s'amuser à nous offrir de petites boîtes denses dans lesquelles il faut trouver les bons passages, des corridors lugubres hantés ou encore au travers desquels il faut se faufiler, de longues autoroutes célestes ou encore magmatiques qui forcent le joueur à toujours se déplacer, ou pourquoi pas des grimpettes verticales sous une pluie de flammes venant d'un dragon pas content...
Ce jeu n'a qu'une excuse pour une histoire, un prétexte pour nous balancer de niveau en niveau, d'idée en idée, de concept en concept. Y en a-t-il qui reviennent ? Oui, mais ce n'est jamais invasif, ce n'est jamais par esprit de remplissage.

Avec trois gemmes à trouver dans tous les niveaux, un défi supplémentaire propre à chacun - comme ne pas se faire repérer, ne pas tomber dans les trous ou encore trouver un champignon d'or fort bien caché, parmi tant de possibilités - et un défi de chronomètre propre à chacun des 64 niveau du jeu principal et des niveaux supplémentaires ou encore remixés du post-jeu - j'emmerde le niveau de la Tour des Magikoopas autant dans l'épisode 3 que dans l'épisode bonus avec la Brigade Toad - ce jeu se laisse découvrir lentement, mais sûrement, par étapes, par services.

Pourquoi ne mettre que quatre étoiles ? C'est simple : ceci est un jeu qui se dévoile peut-être légèrement trop lentement. L'épisode 1 est, malheureusement, un brin soporifique, gâchant la saveur de cette mignonne et charmante aventure qui ne fait que s'améliorer, encore et toujours, jusqu'à une finale en grande pompe.
Je pourrais dire que je pénalise pour la répétition des deux boss du jeu, mais ce serait mentir : le jeu a décidé de parier sur la composition des niveaux au lieu de créer des "combats", ce qui était une excellente idée. Non, l'autre demi-étoile enlevée, ce serait pour le fait que les défis supplémentaires ne sont révélés qu'une fois un niveau terminé et le défi chronomètre, lui, nécessite que l'épisode soit entièrement terminé... Pourquoi une telle décision ? Je ne peux qu'hypothèser une idée de "revenir après la fin du volume", ou encore pour faire comprendre que tous les objectifs ne sont pas réalisables en même temps... Mais bon.

Je sors de ce retour dans ce jeu auquel j'ai joué il y a huit ans le coeur léger, ravi, réconforté de découvrir qu'un jeu que j'avais acheté au hasard à ma première année d'université reste aussi confortable qu'une doudou pour son lit l'hiver.

Reviewed on Jan 28, 2024


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