Qu'est-ce que l'"Art"? Qu'est-ce que la "Création", l'acte de créer ? Mais surtout, qu'est-ce que ça implique autour de l'artiste que d'en être un ? Qui peut se dire artiste, qui peut se dire créateur-rice ? Mais surtout... à quoi sert l'Art ?

Chicory est un drôle de jeu pour toutes les bonnes raisons.

On passe d'une histoire en apparence simple pour finalement explorer des réflexions artistiques et philosophiques, des discussions sur la santé mentale et son parcours de vie. Le ton décalé de plusieurs personnages se lie habilement à la trame parfois légère, parfois lourde d'une trame narrative qui se prend toujours au sérieux, mais qui n'en perd pas son charme. Non seulement des moments restent en tête, mais aussi des personnages anecdotiques, de petites énigmes, des cachettes.

Si le plan narratif et littéraire est fort, celui visuel ne mérite qu'un mot : incroyable. Des contrastes entre blanc et noir avec maintes nuances de gris, on se retrouve rapidement à jouer avec les quatre couleurs octroyées selon la zone d'exploration, une palette qu'on peut augmenter en trouvant une amélioration plus tard. Or, même avec ce bonus, je me contentais des quatre couleurs, cherchant instinctivement à créer une ambiance, des tableaux propres, colorés, où les mêmes éléments partagent ensemble la même couleur.

Vous n'aimez pas colorier, vous êtes plutôt fan de décoration ? Le jeu nous bombarde dès le troisième chapitre et encore plus au quatrième de décorations pour agrémenter les différents écrans de la province de Pique-nique, que ce soit par des quêtes précises ou simplement pour la joie de rendre le tout plus joli, coquet, chaleureux.

Vous préférez jouer pour le gameplay ? Très bien, alors préparez-vous à jouer avec différents éléments de la végétation pour prendre de la hauteur et franchir des plaines, à relever des indices pour compléter vos énigmes et à identifier les éléments du décor qui invitent à progresser efficacement, tout comme bon Zelda-like.
Quoi, l'absence d'ennemis vous déplaît ? Au lieu d'avoir des combats régulièrement, l'énergie a été investie dans sept boss qui ne font qu'augmenter en qualité et intensité au fil du scénario, chacun unique dans ses attaques (avec peut-être le boss final comme exception, étant à la fois unique, mais aussi un "boss rush" à l'ancienne).

En 13 heures et demie de jeu, je ne me suis pas ennuyé plus de cinq minutes... Dix si on inclut les énigmes des ballons-bombes qui souffrent d'Okami-dite. Mais bon, ça, c'est la malédiction des sphères dans les jeux vidéo!

Vais-je y rejouer un jour ? Assurément! Devriez-vous l'essayer ? Vous seul-e le sait...



Que vous ayez l'âme littéraire, artistique ou Zelda-esque... Chicory: A Colorful Tale va fort probablement vous ravir.

Mention spéciale à la géniale traduction française qui, par ses nombreux "Du coup", a clairement été écrite par un-e Français-e!

Reviewed on Jan 18, 2024


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